76                          RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
tretenu aux dépens de ladite communaujusques à l'âge de quinze ans, sans lui en faire payer aucune chose. » Les re et mère du futur époux « pour les services qu'il leur a ren­dus et leur rendra en l'exercice de paveur des bâtiments du Roi et autres ouvrages toisés, et écritures qu'il a faites et fait encore à présent » lui garantissent cinq cents livres par an, « pendant qu'il travaillera, par forme de pension, nourriture et entretenement. » Les témoins d'Àubry sont ses parents, deux officiers de la maison du duc d'Orléans et un garde de la prévôté de l'hôtel ; Geneviève est assise de son beau­frère Molre, et de son frère Louis qui, depuis sa retraite du théâtre, prenait le titre d'innieur du Roi. Armande Béjard ne figure pas dans ce contrat ; elle aussi devait se remarier quelques années plus tard, mais cette réflexion n'est pas la seule que fait naître l'acte passé le 15 septembre 1672 chez le notaire Jean Levasseur. Son étude réunissait ce jour-là quatre personnes qui s'étaient rencontrées, vingt-neuf ans auparavant, dans des circonstances bien différentes. Le père du futur époux était ce Léonard Aubry employé, dès leurs buts, par les assocs de l'Illustre Théâtre1, et qui esuite s'était porcaution de Molière pour le faire sortir du grand Châtelet2 ; Molière et Geneviève, les seuls survivants de l'ancienne troupe, s'alliaient avec celui qui les avait se­courus dans leur détresse, et le notaire Jean Levasseur qui, s cette époque, avait prêté son concours lors des macs et des emprunts faits dans les moments de crise8, ré­digeait encore le contrat de mariage de Geneviève Béjard. Le même notaire, après avoir vu les commencements du jeune Poquelin, comédien obscur, pauvre et prisonnier, allait être appelé bientôt à inventorier les biens du poëte qui depuis avait rendu immortel le nom de Molière.
1. Document n° JX. — 2. Documents n°» XX et XXII.
3. Documents n°* IX, X, XIl, XIII, XIV, XV, XVI, XXIl et XXIII.
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